Critiqué par Rafael Benitez, Didier Drogba a offert la finale de la Ligue des Champions à Chelsea avec un doublé contre Liverpool (3-2). L'attaquant ivoirien a répondu de la plus belle des manières à l'entraîneur des Reds, qui l'accusait de plonger pour influencer les arbitres.
Il ne faut pas provoquer Didier Drogba, et Rafael Benitez l'a appris à ses dépens. Après le match nul concédé en demi-finale aller à Anfield (1-1), le technicien espagnol n'avait pas hésité à mettre la pression sur l'arbitre du rendez-vous de Stamford Bridge. En visant le buteur ivoirien de Chelsea, coupable à ses yeux de plonger pour influencer les décisions arbitrales. "Avec Drogba, il est important d'avoir un bon arbitre. On ne peut rien y faire mais je le dis car pour moi c'est clair. C'est très impressionnant" , avait lancé l'entraîneur de Liverpool avant ce rendez-vous capital. Grand habitué de la Ligue des Champions avec les Reds (vainqueur en 2005, finaliste en 2007), le technicien espagnol espérait bien trouver un cela un moyen supplémentaire pour museler l'ancien Marseillais. Mais il s'est lourdement trompé.
Les événements ne lui ont pas été favorables non plus. En fait, les dés étaient pipés dès la blessure de Martin Skrtel. Le défenseur slovaque avait été impérial lors du match aller à Anfield, étouffant Drogba du début à la fin du match. Touché lors d'un duel avec l'Ivoirien, il a dû céder sa place à Sammi Hyypia dès la 22e minute de jeu. L'expérimenté défenseur finlandais n'est pas réputé pour être une passoire, mais il faut bien reconnaître qu'il n'a pas su être aussi efficace que son coéquipier au marquage de l'ancien Marseillais.
Qui n'a pas tardé à planté une première banderille. Onze minutes après la sortie de Skrtel, Drogba donnait en effet l'avantage aux Blues en suivant une frappe de Salomon Kalou repoussée par Pepe Reina. Une reprise rageuse de l'intérieur du pied droit, idéalement placée, comme un premier coup asséné à son détracteur. Le deuxième allait être fatal. Servi par Nicolas Anelka, Drogba fusillait une nouvelle fois le portier espagnol à bout portant et offrait le break à Chelsea. Liverpool ne s'en relevait pas. Au terme d'un match digne des plus grands combats de boxe, les Reds sont restés K-O sur le ring de la Ligue des Champions qui leur avait tant réussi jusqu'ici. Drogba, lui, pouvait lever les bras en vainqueur.
"Le football, ce n'est pas ça"
Et savourer le succès des siens, synonyme de première finale de Ligue des Champions pour l'ancien Guingampais. "Je suis vraiment content pour le club. Cela fait plusieurs années que nous essayons d'atteindre la finale. Ce que nous avons réussi ce soir est formidable pour le club et ses supporteurs", a-t-il simplement déclaré à la fin de la rencontre. Avant d'adresser une dernière banderille à l'attention de son détracteur. "Rafael Benitez est un entraîneur fantastique, mais j'ai été un peu déçu par ses déclarations. Ses remarques étaient très personnelles. Le football, ce n'est pas ça. Je fais tout pour donner une bonne image du football anglais", a répondu l'Ivoirien.
Le technicien espagnol ne regrette pas ses déclarations pour autant. Pour lui, l'enjeu n'était pas dans ce conflit par presse interposée. "Je ne regrette pas. Quand on joue une demi-finale de la Ligue des Champions, on n'a que ça en tête. C'est mon cas, et je suis sûr que c'est la même chose pour Drogba. Vous pensez que c'était une motivation plus forte pour lui que celle de jouer une finale de Ligue des Champions ? Je ne pense pas", estime l'ancien entraîneur de Valence. Ses soucis sont ailleurs désormais. Malgré les 60 millions d'euros investis l'été dernier, Liverpool est désormais condamné à vivre une saison blanche, avec une quatrième place synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions comme unique récompense. C'est maigre, mais le technicien espagnol y trouvera peut-être les moyens de rebondir. Et faire taire ses détracteurs, qui devraient s'en donner à coeur joie dans les jours à venir.